Mon frère
Nos grands-pères ont vendu les leurs pour de la verrerie :
Des leurres venus d’ailleurs, tristes deniers pour des déniés de vie.
Ce sacrifice valait-t-il la réflexion ? Pardonnons mais n’oublions pas.
Nos pères ont servi les fruits de notre terre et leur chair pour toutes ces guerres.
Tel en est le prix : le droit à des « vice-serf » pour tous ces viscères.
Cette offrande rassasia-t-elle leurs côlons ? Pardonnons mais n’oublions pas
Nos aînés ont choisi la complaisance en guise de leur affirmation
Aisance pérennisée de certains, connaissances privées pour cette fin.
Ce choix honorait-il ces états sous vérin ? Pardonnons mais n’oublions pas.
Nous, mon frère, que faisons-nous ?
Accepter tant de misère et longtemps fuir notre terre.
Vouloir des papiers qui donneront à peine le droit d’en ramasser
Espérer le réveil d’un continent sans y contribuer…
Et nos fils, que leur laisserons-nous faire ?
Écoute dès maintenant.
Que la peur ne soit plus la compagne de ton cœur.
Que ta rigueur serve à l’héritage de demain.
Que ta sueur serve à édifier notre bonheur
Que la mémoire de notre culture scelle la foi d’un unique dessein
Unis, on peut y arriver. Frères, on est ensemble !